Eddy Mitchell parle de Johnny Hallyday pour la première fois depuis sa disparition

Eddy Mitchell Johnny Hallyday 2018

Eddy Mitchell s’est confié au journal Le Parisien. Il évoque Johnny Hallyday, son frère, ce « mec vivant » qui vivait comme il l’entendait.

 

Dans le premier volume de « la Même Tribu », sorti en novembre dernier, vous chantiez « C’est un rocker » avec Johnny…

EDDY MITCHELL. C’est mon dernier duo avec lui et son dernier duo aussi. C’est le premier de « la Même Tribu » que j’ai enregistré, il y a un peu plus d’un an. Johnny sortait de chimio et il venait de faire deux heures de route pour traverser Los Angeles… Pour passer dix minutes ensemble. On a fait deux prises et au revoir. Bon, on faisait « C’est un rocker » sur scène dans « Les Vieilles Canailles », on la maîtrisait, mais j’ai été impressionné par sa force, sa volonté.

Au point de vous convaincre de refaire une tournée des « Vieilles Canailles »…

Oui c’est par sa faute que cette tournée s’est faite (rires). Il m’a dit « il faut qu’on remette ça ». Il m’a obligé à aller chanter en province, alors que j’avais juré que c’était fini (rires). Cette tournée, ça lui a fait un bien fou. Je me souviens d’une soirée formidable au restaurant, après le concert de Clermont-Ferrand, où on a chanté a cappella toutes nos mauvaises chansons. Moi c’était « Volage » (NDLR : enregistrée à l’époque des Chaussettes Noires en 1962), pas léger du tout. Lui c’était « J’suis mordu » (NDLR : sortie en 1960) : « J’suis mordu pour un p’tit oiseau bleu/Tellement mordu que j’en deviens gâteux. » C’est quand même extraordinaire. C’était une soirée formidable. D’ailleurs, le lendemain, les toubibs qui l’entouraient m’avaient dit : « Vous lui avez fait un bien fou. Si vous pouvez être comme ça tous les soirs. » C’est lui qui s’était fait du bien.

Vous l’avez revu souvent après la tournée ?

Quand je suis allé le voir à la clinique (NDLR : le 18 novembre à Paris), je savais que c’était râpé. Les toubibs nous l’avaient dit : « Il rentrera à la maison et puis… » Ce jour-là, Johnny disait encore des conneries, ce qu’il savait très bien faire : « Fais chier, je suis en train de faire un album et il me manque deux titres. » C’était son obsession, c’est quand même génial. Quand il a quitté la clinique, il savait que c’était fini. Je l’ai revu chez lui et sur son lit de mort.

Comment avez-vous vécu les obsèques à La Madeleine ?

Je n’aime pas ces moments-là, que ce soit pour mon ami ou pas, je ne suis pas église, je ne suis pas curés, même s’ils ont été très bien, je déteste ce genre d’endroits.

Mais la ferveur populaire vous a touché…

Oui, bien sûr. Je me suis dit « Johnny fait bien la promo » (il sourit).

Sa décision d’écarter, Laura Smet et David Hallyday, de son testament vous a-t-elle surpris ?

Oui. Désolé même. Il était le parrain de ma fille cadette, Pamela, je suis le parrain de Laura, mais nous n’avions jamais parlé d’héritage tous les deux. Ce qui s’est passé depuis me désole aussi. C’est de la merde montée en épingle par des merdes. Foutez la paix aux gens ! Ils ont assez de peine comme cela, tous.

Depuis, vous avez publié un communiqué dans lequel vous preniez la défense de Laura…

J’ai dit ce que j’avais à dire. Je ne suis contre personne, juste contre ce qu’a pu faire Johnny. Je ne comprends pas qu’on déshérite ses enfants, on ne doit pas le faire. Laura étant ma filleule, je prends parti pour elle… et pour David. Que David soit musicien ou non, c’est un principe. On a le droit de déshériter ses enfants aux États-Unis pour son chat ou son chien, mais nous ne sommes pas américains.

C’est aussi l’avis de Jacques Dutronc. L’avez-vous eu au téléphone récemment ?

Oui, car il devait venir participer à l’émission « la Même Tribu » (NDLR : enregistrée ce mardi et mercredi pour France 3). Il a des petits problèmes de santé, sans gravité, et ne peut pas. Jacques est comme moi, Johnny lui manque, quoi. On rêve tous les deux de lui. Mais on n’a pas les mêmes rêves. Le mien est marrant comme tout. On est tous les deux à Saint-Tropez, ce qui n’était pas rare, et il me propose de venir avec lui à un bal costumé. Je passe chez lui et il est habillé en mousquetaire. Il me dit : « J’ai le même costume pour toi. » Et là, le rêve s’arrête parce qu’on s’engueule, je ne veux pas m’habiller en mousquetaire, mettre un grand chapeau, des plumes…

Vous vous engueuliez dans la vraie vie ?

En soixante ans, jamais. Ou pour des bêtises. Du type : « Goûte mes frites. » « Ben non, tes frites m’intéressent pas. » On se sentait bien ensemble, tout simplement.

Pour vous, c’était plus qu’un ami, un frère…

Oui, on s’est connus gamins et on ne s’est plus quittés.

Il vous manque ?

Ben oui, il me manque. Mais je me souviens des rires, et il y en a eu ! Et je garde le souvenir d’un mec costaud, un mec vivant, vivant comme il l’entendait.

Selon vous, la guerre de succession lui fait-elle du mal ?

Je ne pense pas que son image soit ternie. Par contre celle de ses proches oui. Mais je pense qu’ils s’arrangeront. Sinon, ils en ont pour dix ans !

Vous l’espérez ?

Oui, même si c’est un problème de famille qui ne me concerne pas.

 

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3 comments

  1. J’adore cette relation de fraternité de Eddy Mitchell et johnny Hallyday ,je je peux m’empêcher de lire tous les articles sur eux et de voir toutes leurs belles photos de complicité c’est beau j’espère de tout coeur qu’il y ait au square de la trinité un souvenir pour johnny eddy et Jacques !! Un petit panneau avec leurs sourires. Pourquoi pas !! Tout est possible . Bonne continuité à Eddy et Jacques allez force et courage . Je vous appréciés beaucoup et bravo pour vos chansons que j’écoute régulièrement. Bien à vous. Bb

  2. C’est ma vie c’est ma jeunesse il me touche tous les trois ils sont entre dans mon cœur Johnny cétait le plus fort j’ai perdu un grand frère aujourd’hui des j’entends une chanson je suis bouleversé j’ai du mal à écouter je ne l’oublierai jamais à +

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